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Callie V. 's life
17 octobre 2009

L'événement marquant de mon enfance

    Je me souviens de cette racine sortant de la terre. Elle m'attendait, mais je ne le savais pas encore. Jusqu'à ce qu'elle me fît tomber. Je me rappelle de cette petite image que j'emportais toujours avec moi. Cette image qui a failli me coûter le vie! C'était en 1997, au mois de Mai. Il faisait beau. La famille se préparait pour rendre visite à la tante qui fêtait ses 40 ans! A l'idée de revoir ma cousine que je ne voyais guère souvent, l'excitation me gagna dès l'aube. Nous avions la matinée devant nous, et, ma mère me proposa d'aller faire quelques courses avant de partir. J'adore les magasins. Tous ces rayons rangés, cette impression de labyrinthe avec tous ces étalages. On avait acheté des glaces. Il fallait vite les mettre dans le congélateur en arrivant, m'avait dit ma mère. On chargea donc la voiture -une renault 21 marron métallisée, je m'en rappelle encore- et on rentra à la maison. J'avais toujours la petite image. Et là, commence l'un des souvenirs les plus horribles de ma vie. Je sors du garage et cours pour retrouver ma petite soeur. Je n'eus pas le temps; une racine me guettait. Mon pied se prit dedans et je tombai. L'image que j'empoignais ne me permit pas de me rattraper. Et là, pendant une fraction de seconde, je ne me souvins de rien. Un trou noir. Je rouvris mes yeux, J'étais allongée à terre, à cinq mètres de la racine. Je pleurais. J'avais mal. Une douleur atroce vint alors perturber mon bras gauche. Ma mère accourut et appela mon père. Mes parents, tous deux affolés, se tenaient près de moi. On m'avait relevée. Bizarrement, mon bras gauche se bloqua. Je n'arrivais plus à le déplier. J'avais mal, horriblement mal. Je suis connue pour faire des caprices et attirer l'attention sur moi. Mais là, contrairement à ce que croyait mon père, je ne jouais pas la comédie. Probablement pour la première fois de ma vie. Il prit mon bras entre ses grosses mains et essaya de me le déplier. Je hurlais de douleur. Pourquoi faisait-il ceci ? Ne voyait-il donc pas je souffrais ? Que je pleurais ? Par la faute de son geste, mes parents entamèrent une querelle devant moi, qui criait, les inondés de larmes et le bras gauche replié sur le ventre. Je voulais vérifier si j'avais toujours en ma possession l'image illustrée d'un crocodile vert tant connu pour la marque d'un dentifrice. Ma main droite était vide. L'image était là-bas, à moitié déchirée, dans la poussière. Je n'avais pas la force d'aller la chercher. Après tout c'est à cause d'elle si je n'ai pas pu me rattraper...Mes larmes et mes sanglots redoublèrent de force sous la dispute de mes parents. Soudain, ma mère me prit dans ses bras, me souleva avec délicatesse. Elle, elle voyait que j'avais mal. Elle me déposa sur la banquette arrière de la voiture et m'installa un coussin pour que j'y puisse déposer mon bras quasi immobile. Je me souviens des creux dans la route, des chaussées déformées qui donnent une sensation de douleur sous le choc. J'étais choquée de ce qui venait de m'arriver. Je ne comprenais pas. Ma mère me dit qu'elle m'emmenait à l'hôpital. L'hôpital...jamais je n'y suis allée. Elle me rassura en me disant que tout se passerait bien. Ensuite, tout alla très vite. Je me rappelle la salle de radio. "C'est seulement une photographie" m'avait annoncé le médecin. Le bras posé sur une plaque métallique - une plaque froide et rigide-, je voyais défiler une série de flashs qui provenaient d'une machine suspendue au plafond. C'est vraiment étrange, un hôpital... Puis, le moment crucial. On allait m'ouvrir mon bras pour réparer les os qui s'étaient félés sous le choc de ma chute. Je m'endormis à l'aide d'un médicament. Ce médicament efface la mémoire. Il devait faire effet pendant toute la durée de l'opération. Pas pour moi. Je me réveillai, je vis tout. J'avais peur. On voulait que je me rendorme, cette fois-ci avec un masque transparent qui dégageait une odeur de "malabar". Sous ce masque, je suffoquais. Je le retirai donc à l'aide de mon autre main. La suite, je ne m'ensouviens pas. Je me rappelle m'être réveillée dasn un lite blanc, entourée de docteurs. J'avais le bras gauche enfermé dans ce que je devais appeler un "plâtre". Je le changeai deux fois. Je l'ai gardé deux mois.

    Les année passèrent. Le plâtre a disparu. Je remercie ce chirugien Russe sans qui je n'aurais pas retrouver la validité de mon bras. Il me fait mal encore, quand j'écris et que je reste dans la même position. Je ressens, d'ailleurs, en ce moment, cette douleur, apaisée par le temps et pourtant toujours présente. Cette doulauer qui me rappelle étrangement celle que j'ai ressentie lorsque mon père à voulu me déplier le bras. C'est en partie à cause de cet événement que mon père, je ne l'appelle pas et que je ne l'apellerai jamais "papa". Mais Saïd m'a fait souffrir et il ne mérite pas que je l'appelle par son prénom.

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